Chers amis,
Les fêtes de Noël et de la nouvelle année approchent, et, comme à notre habitude, nous vous adressons ces quelques mots de bienveillance et de remerciement pour toutes les aides que vous nous avez envoyées durant l’année qui vient de s’achever.
Cette fois-ci, je prends la plume avec un cœur troublé encore par les actes meurtriers qui ont eu lieu le 13 novembre dernier, durant desquels 130 frères et sœurs innocents ont perdu la vie et quelques 300 autres ont été blessées et handicapées à vie. Face à ce mal, nous restons sans parole. Le silence s’impose d’abord, pour le respect de ces victimes innocentes qui ont perdu leur vie en allant rencontrer un frère, prendre un verre sur une terrasse de café, écouter un concert ou voir un match de foot. Mais ces actes barbares d’un autre temps provoquent aussi notre étonnement : nous sommes frappés, nous qui pensons avoir acquis une sagesse et construit une civilisation de respect de la vie d’autrui, qu’ils puissent encore avoir lieu aujourd’hui.
Ces crimes du 13 novembre, qu’on ne peut pas nommer, nous ramènent à cette réalité que dans notre monde existent encore des personnes, frères, sœurs, manipulées et fanatisées par des sectes et de religions d’un autre. Car on ne peut pas parler de religion quand des personnes agissent de cette façon. Dans toutes les grandes religions, Dieu a toujours été conçu comme amour, miséricorde et pardon, comme le Dieu créateur de l’univers et de tous les êtres humains. Comment peut-on usurper le nom de Dieu-amour pour commettre des crimes pareils ?
En ces fêtes de Noël que nous célébrons nous les chrétiens, Dieu s’incarne dans un petit enfant né à Bethléem dans le plus grand dénuement, la plus grande humilité et simplicité. Quel message de Dieu-amour peut être plus fort que celui-là, pour dire aux êtres humains que nous sommes tous aimés par ce Créateur, que nous avons tous en nous-mêmes cette étincelle divine qui nous unit les uns aux autres pour créer et construire un monde plus fraternel, plus juste et plus solidaire ?
Frères et sœurs, même s’il est difficile de pardonner, au nom de Dieu en qui nous croyons, nous devons pardonner à nos bourreaux le mal qu’ils nous ont fait. Mais cela ne veut pas dire que nous n’avons pas le droit de nous défendre et de faire tout le possible pour que des actes criminels pareils ne puissent plus se réaliser dans aucun pays du monde.
Chers frères et sœurs, d’autres attentats contre la dignité humaine se réalisent quotidiennement en Afrique et à Madagascar où des enfants innocents meurent de faim, manquent d’eau potable, manquent de tout. Devant cet attentat à la dignité humaine, les Nations Unies luttent soi-disant avec des programmes échelonnés, par exemple pour réduire la faim d’ici à 2030. On monte des dossiers quand il faudrait au contraire envahir tous les médias et utiliser tous les moyens pour dire à chaque humain que nous sommes tous responsables de chaque enfant qui meurt de faim, de chaque maman qui meurt à l’accouchement de causes qu’on soigne dans les pays riches, de personnes âgées aussi qui, à 60 ans, meurent épuisées dans l’indifférence. Nous devrions, avec les outils dont nous disposons, être plus percutants et persévérants.
Nous espérons que la grande réunion mondiale qui se tient à Paris au début du mois de décembre 2015, la COP21, puisse faire bouger les cœurs et les esprits de chaque être humain sur terre, pour que nous nous sentions tous responsables les uns des autres, tous responsables pour vaincre l’extrême pauvreté, surtout en Afrique et à Madagascar, et tous nous sommes invités à participer avec nos moyens financiers, mêmes modestes, à partager avec ceux qui, comme les missionnaires des églises chrétiennes et les ONG, sont en première ligne pour combattre cette extrême misère.
Chers amis, ne baissons les bras sous aucun prétexte, car aucun de ces prétextes n’est valable pour se dérober de l’enfant qui meurt de faim. Puisse l’enfant Jésus qui naît en ce jour de Noël nous apporter cet amour sans frontières, cette justice pour tous et cette fraternité sans frontières elle aussi.
Joyeux Noël dans toute votre famille et avec tous vous amis ! Bonne et heureuse année 2016 !
Et si nous vous souhaitons ces joyeuses fêtes de fin d’année, c’est parce que, malgré tous les actes barbares de 2015, l’espérance, la vérité et l’amour gagneront toujours sur le fanatisme et sur le mal.
Force et courage !
Père Pedro