Madagascar : à Antananarivo, la difficile guerre contre la peste
Dernière modification : 17/10/2017
À Madagascar, au moins 74 personnes sont mortes de la peste et plus de 800 cas ont été répertoriés. Un plan de riposte national a été mis en place mais les obstacles sont nombreux. Reportage à Antananarivo.
L’heure est au grand nettoyage à Antananarivo. Et tout le monde retrousse ses manches. Depuis fin août, la “saison” de la peste s’est déclarée dans le centre de Madagascar. Mais, cette année, la maladie s’est rapidement propagée jusqu’à la capitale. Selon le dernier bilan publié mardi 17 août par le ministère de la Santé, 805 cas et 74 décès ont déjà été répertoriés sur l’ensemble de la Grande Île, dont au moins 276 cas et 25 morts à Antananarivo.
Dans la ville, les pompiers sont mobilisés sur les marchés afin d’y éliminer les rats, dont les puces sont porteuses de la peste. Mais dans l’une des capitales les plus pauvres du monde, l’hygiène se heurte à la pauvreté. Dans le quartier d’Ampefiloha, les brocanteurs et autres ferrailleurs ne semblent guère avoir fait le lien entre peste et insalubrité. Au milieu des empilements d’ordures, ils continuent leur commerce, comme si de rien n’était. “Il y a des blocages liés à la pauvreté, constate au micro de France 24 Jacques Razafindraibe, délégué au maire d’Antananarivo. Les gens ne pensent pas au nettoyage mais à ce qu’ils vont manger aujourd’hui et demain. C’est ça le problème.”
Dans une usine de la capitale, quatre personnes ont contracté la peste pulmonaire, la forme la plus grave et la plus contagieuse de la maladie car, non soignée, on peut en mourir en 24 heures. Une équipe du ministère de la Santé a dû désinfecter 25 000 m2 de surface et traiter 1 600 employés…