19 octobre 2017
RENTRÉE SCOLAIRE 2017-2018
AKAMASOA
Nous avons commencé la nouvelle année scolaire le 02 octobre 2017. Préalablement, nous avons pendant deux semaines averties tous les parents de la rentrée scolaire. La dernière semaine, nous avons mis dans chaque école deux grandes banderoles d’encouragements pour les étudiants mentionnant les biens fait de l’éducation et des études.
Le 02 octobre, seulement la moitié de nos élèves se sont inscrits, c’est- à- dire un peu plus de 6.000. Cela manifeste la difficulté que nous avons tous les ans de convaincre les parents d’inscrire leurs enfants à l’école.
Depuis 6 ans, nous n’avons pas augmenté la participation financière des parents pour les frais de scolarité. Malgré cela beaucoup de parents s’excusent qu’ils ne peuvent pas payer en une seule fois pour 5 à 6 enfants qui doivent entrer à l’école.
Nous avons toujours accepté les enfants même si leurs parents ne pouvaient pas payer l’inscription ainsi que les frais de l‘école. C’est un fait, qu’il y a une certaine indifférence de la part d’une minorité de parents de scolariser leurs enfants.
Malheureusement il y a des parents qui n’hésitent pas à envoyer travailler leurs propres enfants ou à mendier en Ville. Chaque jour nous consacrons toutes nos forces humaines et morales à convaincre ces parents d’envoyer ses enfants à l’école et si nous trouvons une forte résistance de leur part, nous devons leur rappeler qu’ils avaient signé un contrat avec Akamasoa de travailler, scolariser et accepter la discipline de notre communauté et que celui qui ne remplirait pas ces trois critères, pourrait être renvoyé de nos villages.
D’autre part nous constatons un manque d’autorité de L’État d’imposer la scolarisation obligatoire de chaque enfant malgré l’existence d’une loi de la République le requérant explicitement.
Nous sommes à la troisième semaine de classe et nous sommes perturbés par un ennemi imprévisible qui s’est mêlé à nos difficultés habituelles, c’est à dire : l’épidémie de la peste.
Nous faisons face à cette épidémie par la conscientisation de nos élèves sur la propreté, l’hygiène des maisons, de nos villages, de nos écoles.
Nous espérons avec l’aide de Dieu de pouvoir échapper à cette épidémie qui fait déjà de nombreuses victimes dans tout Madagascar.
Chaque année, je vais visiter toutes les écoles Primaires, Secondaires, Lycées et l’École Supérieure d’Akamasoa pour encourager et donner un nouvel élan à tous les élèves et professeurs pour la nouvelle année scolaire.
Avec une parole claire, forte et pleine d’amitié, j’ai invité les professeurs comme les élèves à être à la hauteur de leurs responsabilités et d’accepter le nouveau défi et de lutter contre tous les vices et incivismes qui empêchent le progrès personnel ainsi que communautaire.
Dans toutes les écoles où je suis passé, j’ai été très ému par l’accueil chaleureux, l’écoute et l’attention que tous ont prêté à mes paroles.
J’étais très frappé surtout par l’École Primaire d’Andralanitra qui compte plus de 3.000 élèves sur un seul lieu. Cela veut dire que c’est l’École la plus grande à Madagascar et dans tout l’Océan Indien. Voyant tous ces enfants et jeunes qui respectent et aiment leurs parents, leurs éducateurs, leur prochain, qui aiment le bien commun, et qui cherchent des solutions, qui ont la foi, j’ai été heureux de voir cette ambiance formidable de fraternité, d’envie d’étudier et de progresser.
Mais si ses enfants ne veulent pas aller à l’école pour s’instruire, ainsi que d’apprendre à respecter leur famille. Ils feront comme d’autres en abimant le bien public et en étant indifférents à tout progrès, alors, j’ai peur pour leur avenir ainsi que pour l’avenir de leur pays.
C’est pour cela que nos défis avec nos milliers d’enfants scolarisés sont immense. Nous nous devons obligatoirement de vaincre et de gagner sur l’indifférence, sur la paresse, sur l’égoïsme et le laisser aller.
Chers amis, vous qui suivez l’Œuvre d’Akamasoa et qui nous aidez régulièrement dans ce combat pour la dignité de chaque enfant nous sommes heureux de vous faire participer à l’évolution de notre engagement et à notre travail pour que ces enfants puissent avoir un avenir meilleur.
Merci de nous épauler sans vous lasser dans ce combat où nous ne voyons pas encore la sortie du tunnel.
Père Pedro